Migmatite
Les migmatites (du grec : "migma", mélange) sont des roches métamorphiques issues d'anatexie crustale partielle. On les trouve dans des zones de gradient métamorphique moyen à élevé[1]. Elles sont formées de deux rubanements compositionnels que l'on identifie par une pétrographie différente. Une partie de couleur claire, assimilé à la partie de la roche ayant fondu et qui constitue le mobilisat. Une partie de couleur sombre, constituant la partie de la roche étant restée solide et qui constitue la restite[2].
Cependant, cette définition est restrictive, et il est possible de trouver des migmatites avec plus de deux rubanements compositionnels différents[1].
La migmatisation est le processus de formation des migmatites.
Étymologie
Le terme a été utilisé pour la première fois par le géologue finlandais Jakob Sederholm, en 1907 afin de décrire les roches du craton de Carélie. Il vient du mot grec μιγμα ("migma"), qui signifie mélange.
Mode de formation
Dans les racines crustales, les conditions de température et de pression sont généralement suffisantes pour provoquer l'anatexie. Peuvent alors se former des migmatites par fusion partielle. Et après érosion, ces dernières peuvent se trouver à l'affleurement.
Relation avec le métamorphisme et magmatisme
Diagramme de phase avec seuil d'Arzi. Le domaine des migmatites se situe entre le solidus et le liquidus
La limite entre le métamorphisme et le magmatisme n'est pas évidente, puisque par définition, le métamorphisme regroupe l'ensemble des transformations physiques et chimiques se produisant dans les roches à l'état solide[2] c'est-à-dire, de l'état solide à liquide, alors que le magmatisme s'intéresse à ces dernières de l'état liquide vers l'état solide[2]. On identifie donc ici un problème lié à la définition strico sensus, de ces domaines scientifiques. La limite entre les deux se définit dans l'état liquide, mais à quel endroit précisément?
Les migmatites sont des roches qui, dans un diagramme pression température se situent entre le solidus et le liquidus. Elles peuvent appartenir au domaine du métamorphisme ou du magmatisme suivant l'intensité de la fusion partielle (c'est-à-dire l'intensité du métamorphisme) qu'elles ont subi. La barrière physique donnée à cette limite est le seuil d'Arzi, seuil qui est atteint expérimentalement pour une proportion de liquide/solide de 12 à 20 %[3].
Pour les migmatites cela correspond au passage Diatexite, Agmatite[réf. nécessaire].
Terminologie descriptive
Appliquée aux rubanements compositionnels
Pour décrire les changements d'aspect de la structure rubanée des migmatites on définit :
- Le néosome (), comme la partie de la migmatite qui a été nouvellement formée[1]. Il est souvent, constitué de deux parties :
- Le leucosome, c'est-à-dire la partie claire qui correspond au mobilisat : cette zone ayant subi une fusion suivie d’une recristallisation, recoupe la foliation.
- Le mélanosome, comme la partie de couleur plus sombre du néosome. Ce rubanement est généralement plus fin et se situe en bordure du néosome. Il correspond à la fraction solide résiduelle de la fusion partielle. Ce rubanement est riche en minéraux "noirs", comme les biotites, grenats, amphiboles, ce qui explique sa couleur plus prononcé que les deux derniers[1].
- Le paléosome (ou mésosome), comme la partie de la migmatite n'ayant pas fondu. C'est-à-dire la partie sombre de la roche[1]. Cela correspond à la restite où la foliation subsiste.
Appliquée à la classification des migmatites
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En fonction du taux de fusion partielle qu'ont subi les roches, et de la possibilité du liquide néoformé à s'être extrait de la roche[4], on différencie plusieurs types de structures compositionnelles :
Les Métatexites, sont des migmatites d'aspect hétérogène, dans lesquelles les structures n'ayant pas subi de fusion partielle (les paléosomes) sont larges et prépondérantes. On observe, en plus faible proportion, une partie ayant fondu (le néosome)[4].
Les Diatexites[5], sont des migmatites d'aspect hétérogène, dans lesquelles le néosome est prépondérant[4].
Références
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