À partir de cette période, louant une maison appartenant à Paul Signac, Dunoyer découvre les paysages de Saint-Tropez, auxquels il restera fidèle et où il vécut jusqu'à la fin de sa vie. Il ne séjourne à Saint-Tropez qu'à la belle saison. Pour le reste, il mène une véritable vie de nomade, à la recherche du motif surtout à travers l’Île-de-France, la vallée du Grand Morin, Feucherolles, Chennevières-sur-Marne, Guyancourt, etc.
De 1914 à 1918, mobilisé dans l’infanterie, il fait la guerre durement, avant d’être affecté au camouflage. Il exécute de nombreux dessins de guerre, précieux pour leur valeur artistique et documentaire.
Dès 1919, il figure de nouveau dans de très nombreuses expositions, dont les principaux salons parisiens.
Il fut membre du Comité d'honneur de l'Association du Foyer de l’Abbaye de Royaumont.
Sous l'Occupation, il participe, en novembre 1941, à un « voyage d’études » en Allemagne, organisé par Arno Breker, acceptant, comme d'autres artistes parmi les plus renommés, de partir visiter les hauts lieux de la culture allemande ainsi que des ateliers d’artistes.
En 1947, il est élu membre de la Royal Academy de Londres. À partir de 1951, son œuvre peint et son œuvre gravé font l'objet d'expositions multiples tant en France qu'ailleurs en Europe et aux États-Unis et de nombreuses études lui sont consacrées.
Il est inhumé au cimetière de Saint-Tropez auprès de son épouse, l'actrice Thérèse Dorny (1891-1976)1.
Sa définition de l'art
Dans l'une de ses lettres au peintre Maurice Boitel, il écrit, dans les années 1950 : « Je n'ai pas oublié la période héroïque des indépendants - quand nous étions groupés autour de Paul Signac, du charmant et vaillant Maximilien Luce - dans ces baraques où l'Art vivant et authentique se groupait en dehors des formules académiques - ou des tendances littéraires et systématiques - qui devaient aboutir à cette esthétique abstraite dont crève la peinture. »
Œuvre
À peu près indifférent aux révolutions esthétiques contemporaines, Dunoyer de Segonzac entreprend, avec le graveur Jean-Louis Boussingault et Luc-Albert Moreau, de ressusciter le réalisme de Gustave Courbet en exécutant des natures mortes, des nus, des paysages, dans une pâte épaisse et maçonnée.
Antoinette Liore, Pierre Cailler, Catalogue de l'œuvre gravé de Dunoyer de Segonzac , Genève, Pierre Cailler, 1958-1970, 8 volumes.
Anne Distel, A. Dunoyer de Segonzac , collection Les maîtres de la peinture moderne, Paris Flammarion, 1980
Filmographie
Dunoyer de Segonzac (1962), film documentaire en couleur réalisé par Michèle Brabo (1916-2013), musique de Tony Aubin, commentaires de Robert Rey lus par Françoise Spira et Colette, production des films Septentrion. Il a obtenu la plaque du Lion de Saint-Marc à la Ve Exposition internationale du film sur l'art à Venise en 1962 (OCLC77219194)
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