Etat de siège : échange entre Tshisekedi et les députés de l’Ituri et du Nord-Kivu

Etat de siège : après échange avec les députés de l’Ituri et du Nord-Kivu, Tshisekedi souhaite des réunions mensuelles pour avoir les points de vue de la population
Actualite18 nov. 2021Sources

Les députés nationaux des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu ont échangé, ce jeudi 18 novembre, avec le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo autour de l’état de siège décrété depuis mai dernier dans leurs entités.
Ces élus affirment que le Chef de l’Etat a répondu positivement à toutes leurs revendications. Il leur a réaffirmé son engagement pour la paix et la sécurité dans l’est du pays. Cependant, Tshisekedi a émis le vœu que des réunions se tiennent mensuellement avec les élus concernés afin de prendre en considération les avis de la population meurtrie.

« Le Chef de l’Etat a accepté de voir les choses dans le sens vu par la population. Avec l’état de siège, on avait une version du gouvernement et de l’armée mais les députés et la population avaient une autre perception. Si on parvient à travailler dans le même sens, nous pensons qu’il y aura quand même des résultats. Le président a souhaité que les réunions mensuelles puissent se multiplier avec les élus et cela pour avoir les points de vue de la population. Plusieurs fois les députés nationaux lui ont affirmé qu’il y avait divorce entre la population et l’armée et que rien ne pourrait être fait pour ramener la paix dans pareille circonstance. Dans le cadre de mutualisation des forces, des démarches sont en cours avec les pays amis mais aussi avec des grandes forces comme celles des Nations unies qui sont ici et qui avaient posé des préalables », a déclaré le député national Gratien Iracan au sortir de l’audience.

Et de poursuivre :

« Le Chef de l’Etat a demandé l’appui des députés nationaux pour l’aider à rétablir la paix. Nous aussi, nous observons si le Chef de l’Etat va respecter ses engagements vis-à-vis des élus pour aller de l’avant et retrouver la paix. Nous ne voulons pas qu'il y ait mort d’hommes, de déplacements massifs, de destructions méchantes, c’est ce qui est prioritaire pour les élus de l’Ituri et du Nord-Kivu. C’est important qu’on recadre les choses conformément aux résolutions de la commission défense et sécurité pour aller de l’avant ».

Selon les propos de l’élu de Bunia (Ituri), le président de la république a reconnu que « l’état de siège est une expérience amère et qu’il faut assumer jusqu’au bout ».

« Il a promis de booster les lignes en adoptant une attitude positive face à nos revendications. Il a reconnu qu’il y a la complicité au niveau interne, au sein de nos forces de sécurité, et il cherche à dénicher tous ceux qui collaborent avec les forces négatives pour les déférer devant les instances compétentes », a-t-il rapporté.

Tout en espérant que toutes les résolutions de cette rencontre auront gain de cause, les députés nationaux de ces deux provinces ont expliqué au Chef de l’Etat qu’il ne sont pas contre l’état de siège mais contre les animateurs de l’état de siège. « Cela se montre par le résultat qui devient mitigé, de plus en plus négatif, tout simplement parce qu’il y a des acteurs qui font en sorte que l’état de siège ne porte pas de bons résultats ».

La situation sécuritaire s’est détériorée dans les deux provinces en dépit de l’état de siège en vigueur depuis le 6 mai dernier. Depuis cette date, plus de 1150 civils ont été tués dans les deux entités.

Face à cette situation, les députés nationaux de l'Ituri et du Nord-Kivu ont notamment proposé au gouvernement la mutualisation des forces avec des « pays amis » en vue de combattre les groupes armés, notamment les ADF.

Fonseca Mansianga

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