RDC: le président Kabila reçu par le pape François au Vatican

RDC: le président Kabila reçu par le pape François au Vatican

Le pape François a reçu ce lundi 26 septembre 2016 le président congolais, Joseph Kabila, au Vatican.
© REUTERS/Andrew Medichini/Pool

Ce lundi matin, le président congolais a été reçu en audience par le pape François. Il n’y a pas eu de déclaration avant et après la rencontre dans la bibliothèque du Vatican, tout juste une poignée de main pour les photos. Cet entretien était prévu avant les violences meurtrières qui ont éclaté à Kinshasa la semaine dernière. Pour Joseph Kabila, l'enjeu est de tenter d'apaiser des relations plutôt tendues entre la RDC et le Saint-Siège.

C’est le président Kabila lui-même qui a demandé cette audience papale, et à voir la mine fermée du souverain pontife qui n’a pas pris la peine d’accueillir son hôte à la porte de la bibliothèque vaticane comme il le fait d’habitude, on a pu mesurer la tension qui règne entre le Vatican et Kinshasa.

Les deux hommes se sont entretenus en-tête-à-tête pendant une vingtaine de minutes. « Une attention particulière a été prêtée aux sérieux défis posés par la situation politique actuelle et les récents affrontements qui se sont produits à Kinshasa », a résumé laconiquement le Vatican dans un communiqué, mais rien n’a filtré sur le message transmis par le pape à Joseph Kabila.

Le premier sujet de préoccupation pour le Vatican est la situation à Beni et les massacres successifs qui ont endeuillé l'est de la République démocratique du Congo depuis déjà deux ans. Le nonce apostolique en RDC, Monseigneur Luis Mariano Montemayor, qui est considéré comme un proche du pape François, a multiplié les critiques sur ce sujet. Et François lui-même s'est exprimé publiquement, à l’occasion de l’Ascension, après le massacre d'une cinquantaine de personnes le 13 août à Beni, en parlant d'un « silence honteux ».

Autre sujet qui a dû être évoqué entre le pape François et son hôte congolais, la situation politique dans ce pays-continent, où la toute puissante Eglise catholique locale n'a jamais caché sa position très ferme sur le respect de la Constitution et du principe d'alternance. La Conférence épiscopale du Congo a d'ailleurs suspendu sa participation au dialogue politique en cours. Un dialogue qu’elle ne juge pas assez inclusif, en l'absence des principaux leaders de l'opposition.

Mais le président Kabila a quelque chose à faire prévaloir. Son gouvernement a signé en mai dernier un accord-cadre avec le Saint-Siège, qui inscrit dans le marbre la protection des biens de l'Eglise au Congo. Et pour le Vatican qui l'attendait depuis plus de 10 ans, ceci reste une question essentielle.

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